vendredi 24 novembre 2017

1934 : Aperçu des différents carburants mondiaux à base d'alcool

Article de journal éthiopien qui fait le point sur les différents carburants des années 1930 contenant de l'alcool moteur et qui aborde l'intégration d'éther en mélange avec l'alcool.


Alcool et Huiles végétales Carburants nationaux éthiopiens


Le très grand succès du moteur à essence a fait accroître la consommation de l'essence, malgré son très grand défaut de cogner lorsqu'on dépasse une certaine limite de compression.

Pour éviter les détonations on chercha et on trouva divers produits chimiques qui diminuent le pouvoir détonant de l'essence, mais ces produits détériorent les moteurs.

Depuis longtemps on a essayé l'alcool comme carburant pour les moteurs et après divers essais, on est arrivé à produire un alcool absolu très économique, lequel mélangé à l'essence dans de parfaites conditions, diminue l'inconvénient des détonations sous la forte compression. A la suite de cette découverte, l'alcool a conquis sa place dans presque tous les pays d'Europe :

Le carburant national français contient 30 à 50 % d'alcool ; le Lattebentyl de Suède, 20 % ; la Monopoline allemande, 25 à 30 % ; le combustible d'Etat italien 30 % ; celui hongrois 20 % : celui Tchèque 50 %, En Angleterre le pourcentage va de 30 à 50 %, selon la destination.

Le mélange de 30 % d'alcool absolu avec 70 % d'essence peut être considéré comme normal et peut être utilisé par n'importe quel moteur à explosion sans aucune modification.

Après d'autres essais, on est arrivé au mélange de l'alcool à 95° avec l’éther sulfurique (20 à 30 % du mélange). Or, comme l'éther est produit par l'action de l'acide sulfurique sur l'alcool, on est donc arrivé à faire marcher les moteurs uniquement par des produits de l'agriculture et à se débarrasser de l'obligation d'importer de l'essence. Le Natalite, carburant employé en Afrique du Sud contient 70 % d'alcool et 30 d'éther. Le mélange employé au Brésil contient 80 % d'alcool et 20 % d'éther.

La quantité d'éther dépend de la température et peut descendre à 10 % dans les pays tropicaux et à haute altitude (Ethiopie)

L'avantage possédé par l'alcool de ne pas détonner à haute pression en a fait accepter l'emploi, même en Amérique où l'essence se trouve en abondance. Les constructeurs américains ont suivi les constructeurs européens et ont augmenté la compression du mélange gazeux.

En Allemagne, le Monopolin, carburant à alcool est passé de 25.000 hectolitres en 1925 à une consommation de 1.300.0000 hl en 1932.

En résumé, l'emploi de l'alcool-carburant a les avantages suivants ;

  1. Pour les moteurs ; Plus d'élasticité et grande réserve de puissance ; absence du cognage si nuisible ; température moindre ; suppression des influences nuisibles sur les huiles; pas d'encrassement des bougies.
  2. Pour le pays : a ) Libération des achats d'essence et de l'exportation de l'argent ; b) Influence très favorable sur le développement de l'agriculture par les plantes donnant de l'alcool et par suite, augmentation de la richesse du pays; c) sécurité de l'emploi des moteurs en échappant à tous empêchements d'importations.

L'Ethiopie a des réserves de terre inépuisables et un climat convenant à la culture du manioc et de la canne à sucre, deux plantes donnant le plus grand rendement en alcool (jusqu'à 3.000 litres à l'hectare pour le manioc et 10.000 litres pour la canne). Le pays peut donc suivre l'exemple de l'Afrique du Sud et du Brésil et se libérer de l'obligation d'importer de l'essence, d'autant plus qu'il existe des distilleries, qui ne demandent qu'à être remises en marche.

On pourrait d'abord passer au carburant alcool-essence, et avec une plus grande production d'alcool, passer au carburant alcool-éther.

Il est un fait certain c'est que des nouveaux carburants reviendraient à beaucoup moins cher que l'essence.

Pour les moteurs Diesel, qui remplacent de plus en plus les moteurs a essence pour les camions, tracteurs, etc., l'huile végétale remplace très bien les huiles minérales employées comme combustible.

L'avantage est dans un prix moindre, surtout dans les pays tropicaux où les sésames, le ricin, les arachides, le coton et autres plantes oléagineuses, nug, suf, qui poussent si bien en Ethiopie, peuvent donner l'huile pour remplacer les huiles minérales qui coûtent si cher à AddisAbeba.

G. Tourtchaninoff, Ingénieur agricole Ingénieur agronome A.l.G.x.

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