lundi 30 juillet 2018

Déterminer la part d'essence dans un carburant : méthode Palatino

Méthode Palatino


Suite aux réflexions de cet actif forumeur en France , Palatino a mis au point une méthode très simple pour déterminer la part d'essence de pétrole dans le carburant E85 ou dans un mélange de divers carburants se trouvant dans le réservoir.

Je viens de découvrir, chez nos cousin du Québec, que même BMW a pondu une note technique en 2013 sur ce sujet et fournit la seringue (contre finances vraisemblablement).

Voulez-vous en savoir plus ?
Dosage de l'alcool dans les carburants (PECHELBRONN / ANTAR)
L'E85 ne contient jamais 85% d'éthanol


Toutes ces méthodes ne permettent que d'estimer la part d'essence de pétrole dans le carburant et ne tiennent pas compte des autres composants miscibles dans l'eau.

La méthode ANTAR publiée aux début des années 1940 diffère de celle de Palatino car elle préconise un mélange de 50% de carburant avec 50% d'eau saturée en sel (la densité de l'eau augmente de 20%) pour obtenir une estimation de la part d'essence de pétrole avec moins de 1% d'erreur.

Il est plus étonnant que BMW publie un bulletin technique, lire ci-dessous.
Vous voulez être certain que votre essence ne contient pas d’éthanol. Voici un petit test à faire qui a été tiré d’un bulletin de service de BMW (SIB 13 04 06) et qui est basé sur le fait que l’alcool est miscible (peut se mélanger) avec l’eau. Prenez donc une seringue graduée (disponible chez BMW ou en pharmacie) et aspirez 3 cc d’eau propre. Ensuite, aspirez 9 cc d’essence de votre choix. Brassez fortement durant 1 minute (en bouchant l’aiguille avec votre doigt) puis laissez reposer durant 1 minute. L’eau et l’alcool qu’elle contient, si elle est présente dans l’essence, se déposeront dans le fond de la seringue. Ainsi on peut lire le niveau d’essence dans la seringue.

Voici l'explication originale de Palatino agrémenté de quelques photos des tests effectués entre 2011 et 2018.

Salut,
Je viens de mettre au point une méthode pour déterminer avec précision la quantité en éthanol d'un mélange SP95-Ethanol.
J'ai pris une seringue de 20 ml que j'ai rempli avec 20 ml du mélange provenant du réservoir de ma voiture.
Puis j'ai aspiré quelques ml d'eau, et agité le tout afin que le SP95 se sépare, ce qui donne, après décantation : 
Méthode Palatino E53

La part de SP95, surnageant, est de 11 pour 20 ml, soit 45 % en éthanol, soit 53% de E85 (stricto sensu).

Exemples fournis par Palatino


E75 Carrefour 2011-03

E92 Leclerc 2013-06

E67 Total 2016-02

Conclusion


  • Administrativement, l'E85 distribué en France ne peut contenir qu'entre 65% et 85% d'éthanol en fonction des saison de distribution.
  • Rien n'empêche de commercialiser de l'E75 toute l'année.
  • Rien n'oblige le distributeur à changer le taux d'éthanol présent dans ces cuves en fonction des dates administratives ci-dessous; C'est la date de livraison au distributeur qui compte et non pas la date de vente au consommateur.


Teneur en éthanol de l'E85 en fonction des saisons

Donc, comme les détaillants et le producteurs ne s'amusent pas à trafiquer les taux d'éthanol dans le carburant, on ne peut qu'en déduire que l'E85 contient parfois dans de grandes proportions d'autres composants, probablement issus de l'essence de base ajouté. 

Total déclare aussi que le maximum d'incorporation possible d'éthanol est de 83%, chiffre confirmé par les possesseurs de véhicules FlexFuel équipés de sonde à teneur en alcool du carburant. Ce chiffre est três rarement atteint, même en été.

La méthode Palatino est très pratique pour déterminer rapidement le taux d'essence minérale de pétrole et suffisante pour faire une bonne approximation de la qualité du produit qu'on achète
.
A vos éprouvettes, envoyez vos commentaires et vos photos.

jeudi 19 juillet 2018

Risques : Présence d'eau dans un mélange Alcool Essence

Mélange eau, alcool et essence, quel risque ?


Il y a une rumeur qui court sur internet concernant les risques de démixtion de l'E85 à cause de l'affinité de l'alcool avec l'eau.

Très étonnant qu'une légende urbaine persiste et qu'on ne se pose pas de questions sur les mélanges des autres carburants avec l'eau.

J'avais déjà évoqué le sujet, voici le support scientifique. L'injection d'eau permet aussi d'optimiser la combustion. 

Je me suis amusé à calculer le pourcentage maximum d'eau qu'on pouvait mélanger à de l'E85 sans autre problème qu'une puissance moindre. En dessous de 3,65% et 4,90% d'eau, le moteur doit continuer à fonctionner.

Conclusion, il faut entre 1,82 et 2,45 litres d'eau dans un réservoir de 50 litres d'E85 pour commencer à avoir des soucis de démixtion. Quasiment impossible à faire involontairement.  

Estimation démixtion E85 - eau


Voulez-vous en savoir plus ?


Il est intéressant de signaler la tolérance du carburant essence-alcool vis-à-vis de l'eau. Lorsque par suite d'une fausse manœuvre le réservoir d'une voiture reçoit de l'eau, il peut arriver que le mélange devienne trouble, puis se sépare en deux couches. L'ingénieur Erkstrom a effectué une série d'essais consistant à mélanger au carburant des quantités d'eau de plus en plus grandes. Les résultats obtenus se résument dans le tableau suivant :

Démixtion mélange eau - essence - alcool


Ce tableau montre qu'on peut impunément dans un réservoir contenant 20 litres du mélange essence-alcool 75/25 verser 1 %, soit 200 cm3 d'eau sans avoir autre chose à déplorer qu'une légère diminution de la puissance.

Dans l'hypothèse d'un mélange 50/50 la tolérance du carburant est bien plus nette encore. Il faut une addition d'eau de 2,8 % pour provoquer la décantation; et il est évidemment invraisemblable d'imaginer un automobiliste en possession de ses facultés versant 3 litres d'eau dans une machine pour un remplissage de 100 litres. L'expérience enseigne que la quantité d'eau retenue par les parois internes d'un bidon sommairement égoutté après rinçage ne dépasse pas 2 cm3 (soit 0,05 %, puisqu'il s'agit d'un bidon de 5 litres). L'essence ne renfermerait-elle que 2,5 % d alcool que la décantation ne pourrait pas se produire.

Il est par ailleurs étrange que l'on se puisse préoccuper des conséquences possibles de l'addition d'eau dans les carburants à alcool, et qu'on néglige les inconvénients provoqués par la même addition dans le cas de l'essence pure. L'eau restant en l’occurrence séparée de l'essence, le moteur ne peut plus fonctionner et les tuyauteries par temps froids risquent de se congeler.

Le moindre mélange d'alcool améliore donc la tolérance d'un carburant vis-à-vis des additions accidentelles d'eau.

Pour la même raison, le givrage qui se manifeste à l'extérieur du carburateur par temps humide se produit dans de bonnes conditions; le givrage intérieur est inexistant, étant donné l'affinité de 1'alcool pour l'eau.


mercredi 11 juillet 2018

1923 : Création d’un carburant national


1923 : Création d’un carburant National. E40-E50 meilleur carburant que l'E10 ?

Histoire de l'E85 / Superéthanol du XIXe siècle à nos jours


La commission des carburants nationaux, présidée par le député Edouard Barthe, parvient à faire élaborer un carburant à base d’alcool de graines et de betteraves distillées. Elle fait voter la loi entérinant la création d’un carburant national (loi du 28 février 1923), qui inspirera une vingtaine de pays.

Réponses aux critiques de la future loi :
  • L'obligation pour les pétroliers d'acheter au moins 10% d'alcool absolu dans le carburant n'est liée qu'à une capacité de production en France et servira à composer le carburant national ;
  • Le carburant constitué de 40 à 50% d'alcool moteur est de bien meilleure qualité  qu'un carburant composé de de 10% d'alcool :
    • Consommation ;
    • Puissance et souplesse ;
    • séparation en présence d'eau ;
    • rendement thermodynamique.
  • Le carburant national contiendra 40 à 50% d'alcool mateur ;
  • La concurrence entre sucreries et distilleries n'existe pas ;
  • ...

M. E. BARTHE, Député de l'Hérault, Président de la Commission du Carburant National répond aux critiques apportées contre le projet de toi voté au Parlement.


Le carburant national heurte de gros intérêts particuliers. Il n'est donc pas surprenant qu'il rencontre d'acharnés adversaires. La campagne menée contre la politique éminemment nationale adoptée par le Parlement est dirigée par un chef d'orchestre invisible, mais dont la marque est'saisissable, car ce sont toujours les mêmes erreurs qui sont mises en avant : erreurs de chiffre, erreurs de faits.

II est à regretter que de grandes associations qui, comme l'Automobile-Club devraient ne jamais perdre de vue la défense de l'intérêt général, fassent chorus avec les détracteurs intéressés de l'emploi de l'alcool, force motrice, et envoient à toutes les associations locales, une étude singulièrement présentée, afin que ces dernières adoptent un vœu contre la loi aujourd'hui promulguée.

Nous connaissons trop le sens pratique de nos automobiles-clubs méridionaux pour penser qu'ils se laissent prendre à cette tactique. Mais il est bon, cependant, de relever en détail les inexactitudes à l'aide desquelles on essaie de provoquer l'agitation dont nous parlons.

Le projet de vœu sur le carburant national soumis par l'Automobile-Club de France aux clubs affiliés, est d'abord fondé sur une erreur de fait. L'exposé des motifs du vœu affirme, en effet, que les dispositions votées par la Chambre édictent que « toute l'essence importée en France recevrait une addition d'alcool absolu s'élevant au minimum à 10 % de son volume », alors qu'en réalité l'article voté stipule simplement l'obligation, pour les importateurs de pétrole, d'acquérir de l'Etat, chaque mois, une quantité d'alcool correspondant au minimum à 10 % de leurs importations en essence, la question du mélange de cet alcool à l'essence devant être réglée ultérieurement par des décrets pris par les ministres du Commerce et de l'Industrie.

La simple lecture du texte voté montre l'erreur voulue, si l'on observe que les travaux du Comité scientifique du carburant national et les expériences variées et étendues poursuivies dans plus de quinze laboratoires publics et privés ont permis de constater que les mélanges à 40 et à 50 % d'alcool donnent d'excellents résultats plus avantageux que les mélanges à 10 %: Mais suivons l'auteur du projet dans ses déductions.

Il tente d'abord de montrer que la loi votée n'est en aucune façon susceptible d'absorber les stocks d'alcool dont l'Etat serait encombré.

Disons tout de suite que la volonté du ministre de la Guerre lui-même est de maintenir le stock permanent de l'Office à un minimum de 600.000 hectolitres d'alcool pour les besoins de la défense nationale. Mais ce n'est là qu'un détail. En fait, loin de concevoir des craintes pour l'écoulement des stocks actuels de l'Office, nous nous trouvons en présence d'une production nettement déficitaire pour couvrir les besoins d'un carburant national, et c'est la raison pour laquelle les importateurs d'essence ne sont obligés d'acheter l'alcool de l'Office que dans la seule proportion de 10% de leurs importations.

Nous venons de marquer que les mélanges de 40 à 50% d'alcool-essence sont plus rationnels à tous points de vue que ceux à 10% d'alcool seulement, et le Parlement n'aurait pas hésité certainement à prescrire le mélange le plus favorable aux intérêts de la production nationale si cette production en permettait l'emploi.

En réalité, nous n'avons pour le moment que des disponibilités limitées en alcool : nous produisons 1200000 hectolitres et nos besoins actuels absorbent déjà en dehors de la force motrice, plus de 400000 hectolitres d'alcool par an. Il est donc incontestable que nous pouvons à peine disposer de 800000 hectolitres annuels que vont nous acheter les importateurs de pétrole. Est-il nécessaire d'ajouter que nous souhaitons vivement le développement de la production indigène d'alcool à tous les points de vue : agricole, industriel et commercial, et notamment en vue de pouvoir faire face à nos anciens besoins pour l'éclairage et le chauffage qui dépassaient à eux seuls 500000 hectolitres en 1913, en même temps qu'au développement progressif de la consommation de l'alcool-carburant.

Les importateurs de pétrole ont en effet suivi avec le plus vif intérêt, les travaux du Comité du carburant national et ils ont décidé, après mûre réflexion, de s'associer sans réserve à la politique du carburant national et de faire tous les efforts nécessaires pour livrer au commerce un mélange alcool-essence garanti et avantageux à la fois pour l'usager et la nation, et ils ont la volonté de développer l'offre de ce produit national dans toute la mesure des disponibilités de l'office en alcool; si bien qu'une seule préoccupation est actuellement permise : celle de développer nos ressources en alcool de toute nature pour faire face à nos besoins et réduire nos achats à l'étranger, la seule réalisation du carburant national à 50% exigeant 4000000 d'hectolitres d'alcool, et notre production totale d'avant-guerre n'ayant jamais atteint 3 millions d'hectolitres.

L'auteur du projet de vœu affirme par ailleurs péremptoirement que le mélange alcool-essence attaque les moteurs et que la stabilité, surtout à un taux élevé d'alcool, est sujette à caution. Il s'agit là d'affirmations et d'inconvénients trop graves pour qu'on ne s'y arrête avec.toute l'attention qui convient. Voici, sur cette double question, l'opinion des mécaniciens et des techniciens les plus réputés.

Voici les conclusions du rapport de M. l'ingénieur en chef du génie maritime Dumanois :

Essais camionnette Panhard : La première partie de l'essai, portant sur une distance de 150 kilomètres dans Paris, sans toucher au réglage de la voiture qui venait de réparation, a donné une consommation moyenne de 30 litres aux 100 kilomètres, consommation sensiblement égale à celle obtenue avec l'essence pure. Cette consommation étant trouvée surabondante, le gicleur fut remplacé par un gicleur plus petit (1/10). L'essai effectué sur une distance de 110 kilomètres, donna une consommation de 24 litres, soit 22.litres aux 100 kilomètres.

Il y a lieu de remarquer que les essais ont été surtout faits dans Paris où les reprises sont plus nombreuses. Les reprises avec ce nouveau réglage sont très bonnes. Les légers chocs du moteur sont atténués. Le rendement du moteur est meilleur. Ainsi, il fut possible de monter la côte très raide de Chalais-Meudon en troisième vitesse, alors qu'on ne pouvait la monter qu'en deuxième vitesse avec l'essence seule.

La même observation fut faite pour la rue de Boulainvilliers où la pente est d'environ 10 %. La consommation est du même ordre avec l'essence. Aucun incident de marche n'a été observé. Le mélange est resté homogène, aussi bien dans le réservoir que dans le carburateur. L'odeur d'échappement ' n'incommode pas et n'est pas plus désagréable qu'avec l'essence, Aucune attaque n'a été constatée.

C'est ainsi que conclut le rapport Dumanois.

En résumé, ces essais ont confirmé les résultats obtenus par les expériences effectuées sous le contrôle du Comité scientifique du carburant national et qui peuvent se résumer comme suit

La présence d'alcool absolu dans l'essence non seulement ne nuit pas au bon fonctionnement d'un moteur construit pour utiliser l'essence seule, mais est susceptible d'améliorer le fonctionnement, en diminuant les cognements. Avec les proportions envisagées, la consommation pratique reste de même ordre que celle obtenue avec l'essence. La seule modification éventuelle à apporter au moteur consiste 'dans un changement de gicleur. Elle n'est pas différente de celle nécessaire quand on passe de l'essence tourisme à l'essence poids lourd, si on veut obtenir la consommation optimum. Les mélanges à 40% d'alcool absolu présentent une résistance à la séparation sous l'effet de l'eau très supérieure à celle des mélanges à 10%.

M. Pérard, professeur de chimie industrielle à l'Ecole Centrale, écrit :

Un litre d'alcool, il est vrai, ne dégage, en brûlant, que 5000 calories, alors qu'un litre d'essence dégage environ 7000 calories ; mais, par contre, un litre d'alcool ne nécessite pour brûler que 5000 litres d'air, tandis qu'à 1 litre d'essence il faut mélanger 8000 litres d'air  pour sa combustion complète. C'est donc un supplément de 2000 litres d'azote, gaz inerte, que l'on introduit dans le moteur.

D'autre part, la vitesse de propagation de l'onde explosive étant moins élevée dans le mélange « air-vapeur d'alcool » que dans le mélange « air-vapeur d'essence », la compression peut et doit être plus élevée dans un moteur à alcool que dans un moteur à essence. L'avance de l'allumage peut aussi être plus grande. Il en résulte que si l'alcool est désavantagé vis-à-vis de l'essence par rapport à la puissance calorique, il compense ce désavantage par une meilleure utilisation de cette puissance calorifique.

C'est ainsi que pour une série de moteurs, Sorel a trouvé des coefficients d'utilisation thermodynamique variant de 15 à 28% pour l'essence et de 25 à 35% pour l'alcool. Enfin, le moteur à alcool, pour employer une locution d usage courant, est plus souple que le moteur à essence.

L'alcool peut donc soutenir avantageusement la comparaison avec l'essence lorsque le moteur est en pleine marche. Aucune difficulté d'ordre technique . ne s'oppose donc à l'emploi de l'alcool pur dans les moteurs. Toutefois, pour obtenir le plein rendement, il faudrait modifier les caractéristiques de construction des types de moteur en usage. On évite cette transformation en mélangeant l'alcool à l'essence et les travaux du comité scientifique ont montré que les conditions optima étaient réalisées par l'emploi des mélanges carburants contenant de 30 à 50% d'alcool absolu. Avec ce mélange, les hydrocarbures volatils de l'essence assurent la mise en marche et à pleine charge.

L'alcool vaporisé par le carburateur, alors suffisamment réchauffé, augmente la puissance effective de la souplesse du moteur et il ne s'agit pas là seulement de calculs techniques, d'essais de laboratoire, mais encore de résultats obtenus dans l'emploi journalier et en service courant du carburant national (30 à 50% d'alcool), aussi bien avec des camions ou avec des automobiles poids lourds que des voitures de tourisme.

Il a été constaté, notamment, qu'avec ce carburant :
  1. La consommation spécifique au kilomètre parcouru est du même ordre que celle de l'essence.
  2. Le régime de marche est meilleur, le moteur plus souple supporte sans cogner des allures ralenties à pleine charge.
  3. Cette souplesse, jointe à une légère augmentation de puissance, permet à la voiture de monter des côtes qu'elle ne pourrait atteindre, en marchant à l'essence, qu'en changeant de vitesse.
  4. II ne se manifeste aucune détérioration anormale des pistons, des cylindres ou des soupapes.

Enfin, M. Berthelot, membre de l'Académie des sciences, président du comité du Carburateur national, qui groupe la plupart des grands noms de la science française, terminait sa communication du 17 janvier 1923, à la Chambre des députés, sur ces mots :

L'étude systématique entre 0 degrés et 20 degrés des mélanges à haute teneur en alcool (de 40 à 50% d'alcool absolu), a montré que ces mélanges possèdent vis-à-vis de l'eau une stabilité comparable à celle du mélange, à volumes égaux, de benzol et d'alcool (95 à 96°), qui a reçu la sanction de la pratique, puisque les autobus parisiens ont parcouru, avec ce mélange, plus de 150 millions de kilomètres en toutes saisons.

Indiquons à titre d'exemple que, pour rendre instable le mélange 50% d'alcool absolu, il faudrait introduire dans un réservoir de 100 litres une quantité d'eau égale à un litre à 0 degrés et à plus de deux litres à 20 degrés. Si on introduisait de telles quantités d'eau dans un réservoir d'essence, on éprouverait des inconvénients tout à fait comparables.

La conclusion du Comité scientifique, telle qu'il l'a formulée dans ses lettres à M. le ministre du Commerce, est donc qu'au point de vue technique, on peut recommander l'emploi des mélanges d'essence et d'alcool absolu, dont la teneur en alcool absolu est comprise entre 40 et 50%. Je ne veux pas appuyer sur d'autres conclusions, car, que reste-t-il de toutes les erreurs grossières répandues dans la presse ?

L'argument suivant lequel le mélange de l'alcool aurait pour résultat de diminuer la valeur intrinsèque du produit au moment même où la valeur marchande serait accrue, n'est plus sérieux. Nous venons de le voir par les constatations du Comité scientifique du Carburant. La valeur d'usage du mélange est, en effet, supérieure à 40 et 50% à celle du mélange à 10% et c'est d'ailleurs autour de 40 et 50% que seront pratiqués les mélanges qui seront mis à la disposition des automobilistes.

Il convient de préciser ici, au surplus, que ces mélanges seront utilisés dans, les moteurs actuels, construits pour l'essence pure, qu'ils sont de nature à améliorer le fonctionnement de ces moteurs en diminuant les cognements sans que la consommation pratique cesse d'être du même ordre que celle obtenue avec 1 essence pure.

La seule modification éventuelle à apporter au moteur consiste dans un changement de gicleur, mais elle n'est pas différente de celle qu'il faut pratiquer quand on passe de l'essence de tourisme à l'essence poids-lourd, pour obtenir la consommation optimum, d'après M. Dumanois, ingénieur en chef, directeur du Service technique de l'aéronautique.

On a fait remarquer que l'essence est déjà payée, en France, beaucoup plus cher qu'en Belgique et on craint que l'adoption du nouveau mélange n'ait pour effet de faire augmenter le prix du Carburant et d'aggraver ainsi les obstacles qui gênent le développement de l'automobile et de la motoculture notamment.

A cela, nous répondons que la politique du carburant national a précisément pour objet essentiel de garantir le développement de notre industrie automobile et des transports, en présence du déficit mondial, déjà alarmant, en huiles de pétrole, déficit qui annonce des prix rapidement prohibitifs dans un avenir rapproché et qui suscite dans tous les pays du monde, et aux Etats-Unis mêmes, les recherches et les travaux les plus pressants en vue de substituer un nouveau carburant aux essences de pétrole.

Si donc on veut réfléchir sérieusement à l'avenir de notre industrie automobile, il faut se rendre à l'évidence et convenir qu'il n'y a rien de plus urgent à cette heure que de se préoccuper de l'approvisionnement du marché en un combustible liquide autre que le pétrole.

On dit bien que le carburant alcool présente un inconvénient grave, en ce qu'il constitue une marchandise dont le cours est trop variable pour servir de base, à un régime définitif; mais on fait ainsi état du cours qui était pratiqué sur le marché libre de l'alcool avant la guerre cours soumis à la spéculation la plus éhontée.

Le régime de l'alcool institué pendant la guerre, et qui sera certainement consolidé, a précisément pour caractéristique de stabiliser, en même temps que d'abaisser le plus possible le prix de l'alcool matière première, en vue du développement régulier de son emploi pour le chauffage, l'éclairage et la force motrice.

Le prix de vente de cet alcool sera fixé annuellement par le gouvernement. Il y a déjà, dans cette disposition légale, un élément de stabilité remarquable qu'on ne retrouve dans le cours d'aucune autre denrée nationale ou étrangère et particulièrement dans le prix de l'essence. L'industrie de l'automobile ne doit pas être la dernière à reconnaître l'avantage de stabilité pour l'établissement de ses propres programmes de travaux et pour celui des budgets de sa clientèle, mais il faut ajouter que, désormais, la spéculation est chassée du marché de l'alcool et que son prix est appelé à baisser progressivement dans l'avenir, alors que nous sommes assurés par avance de l'ascension constante du prix de l'essence.

On a voulu, enfin, prétendre que, sous prétexte de réduire nos achats à l'étranger en essence, la politique du carburant national aboutissait, en réalité, à accroître la dépendance de notre pays envers les nations étrangères pour le sucre, tout en faisant supporter au budget national des charges annuelles écrasantes sous la forme d'un déficit du budget de l'Office de l'alcool.

Pour aboutir à cette conclusion, l'auteur du projet de vœu est réduit d'accumuler une série d'erreurs formelles.

Il est exact que notre production en sucre est déficitaire et que nous avons intérêt à tirer du sucre de la betterave plutôt que de l'alcool ; mais nous n'avons pas le choix... C'est la même betterave qui va à la distillerie et à la sucrerie; mais celle qui va à la distillerie,ne peut pas aller à la sucrerie parce que celle-ci est trop éloignée, tandis que celle-là est... simplement à portée du lieu de récolte.

La betterave ne peut être utilisée que si elle n'a pas à être grevée de frais de transport, parce que ces frais dépasseraient rapidement la valeur spécifique de la marchandise, qui est faible, et la rendraient forcément indésirable.

En réalité, il n'y a jamais eu concurrence proprement dite entre le sucre et l'alcool et l'année où nous avons connu la plus forte production de sucre (elle a dépassé 1 million de tonnes en 1904 / 1905) a été celle où la seule fabrication de l'alcool de betterave battait son propre record avec plus d'un million d'hectolitres.

Le développement de notre production en sucre résulterait de la reconstitution progressive de fabriques détruites par la guerre, et non de la réduction de la fabrication de l'alcool. Cette réduction ne réserverait pas une tonne nouvelle de betteraves à la sucrerie : elle se traduirait simplement par la suppression de la culture de la betterave dans les régions qui la cultivent actuellement, parce qu'une distillerie est à leur portée.

Il est vrai que l'auteur du projet estime que la culture de la betterave de distillerie, loin d'être avantageuse, inflige à l'Etat une perte de 75 millions de francs par an, parce.que cette culture obligerait l'Etat à acheter 100 francs l'alcool qu'il ne peut vendre que 50 francs.

L'auteur du projet oublie plus ou moins volontairement que la raison d'être de l'Office de l'alcool est précisément d'établir une péréquation de ses prix d'achat et de ses prix de vente, en vue d'aboutir à la fois à vendre l'alcool très bon marché à la force motrice et au chauffage et très cher à la consommation de bouche, de manière à développer ses emplois féconds et à réduire les ravages de l'alcool-boisson.

Si bien que lorsqu'on dit que l'office vend 10 francs l'alcool qu'il achète 200 francs, on commet une double erreur, parce qu'en réalité, il a acheté en 1922, à un prix moyen de 155 fr. (ses prix extrêmes ont été de 185 et 95 francs) tandis qu'il a vendu au prix moyen de 190 fr. (prix extrêmes 300 et 90 francs).

Loin donc d'infliger un déficit au budget de l'Etat, l'Office de l'alcool réalise plutôt les excédents de recettes et assure en réalité, comme il le doit, une gestion honnête, sans bénéfices, ni pertes.

Nous n'insisterons pas sur l'opinion de l'auteur d'un vœu soumis aux clubs automobiles qui veut, d'une part, que le gouvernement se désintéresse de la gestion des approvisionnements de guerre pour la fabrication des poudres, ces approvisionnements pouvant être trouvés chez nos voisins, d'autre part qu'il remplace l'alcool par la nitroglycérine dans cette fabrication.

Il laisse aux techniciens le soin de répondre, mais M. Patart, directeur général des poudres, a déjà répliqué au ministre comme il convient à un regrettable argument. La conclusion qui est dégagée par l'auteur du vœu tombe d'elle même tout entière. L'Office de l'alcool, qui n'est pas un monopole proprement dit, n'a pas été créé par les besoins de la guerre. Ceux-ci pouvaient être largement satisfaits avec la loi sur les réquisitions.

Il répond, au contraire, à une nécessité du temps de paix et a été, conçu avant la guerre comme le moyen unique de solutionner le redoutable problème de l'alcool, qui doit constituer une véritable richesse nationale, alors qu'il n'a été dans le passé qu'un véritable fléau national.

Le carburant national touche des intérêts particuliers. Il va contre l'esprit de routine, il augmente l'activité de la nation. Il nous est pénible de constater que de bons Français fassent écho à une campagne qui, pour d'aucuns, est intéressée et qui, heureusement, s'est déclenchée avec un léger retard, alors que le texte de loi a été voté grâce à l'active campagne des groupes agricoles du Nord et du Midi et à l'effort obstiné de M. Maurice Sarraut au Sénat.

La loi est promulguée. Nous saurons empêcher qu'on y touche. Elle rendra de très grands services, quoi qu'on puisse dire.


mardi 10 juillet 2018

1924 : Traité sur l'alcool carburant

Lecture de vacances


Histoire de l'E85 / Superéthanol du XIXe siècle à nos jours


Publication de 1924 du stock du Musée Commercial et Colonial de la ville de LILLE trouvé au détour de mes recherches sur le Net.  Ouvrage : L'Alcool 1924

Cet ouvrage "Un carburant national : L'ALCOOL"est composé de trois chapitres :

  1. Le problème Technique
  2. Le problème Economique
  3. Le problème Politique

Je vous conseille au moins la lecture de la partie Technique car elle est un excellent résumé des connaissances et expérimentations réalisées depuis la fin du 19e siècle avec tous types d'alcool mélangés à divers carburants.

Les deux autres chapitres sont moins d'actualité mais tout aussi intéressants.




samedi 7 juillet 2018

Sandero Stepway H4BT : vidange n°3 à 59000 km

Vidange n°3 + filtre à air Tce 90 : rien à signaler


Entretien courant en centra auto : vidange + filtre à huile + filtre à air, 94 € pour le tout, moins d'une heure pour réaliser la prestation. Ça ne vaut pas le coup de le faire soi-même et c'est 30 à 40% moins cher qu'en concession.

Voulez-vous en savoir plus ?


La préconisation en conduite normale entre deux vidanges est chez Renault de 30000 km et chez Dacia de 20000 km. Il y a lieu de se poser des questions, surtout que la Dacia Sandero Tce 90 fait 95% de trajets supérieurs à 800 km en une seule fois avec de l'huile 100% synthèse.

RN0710 synthèse 0W30 / 5W30 / 0W40 / 5W40 ou RN0700 5W40/10W40.

J'aimerais bien tester la 0W40 mais les centres autos ne la font jamais en promotion forfait vidange.

Pour ceux que ça intéresse, la vidange a été faite avec de l'huile Motul 5W40 8100 X-cess comme la dernière fois. Je n'ai pas de préférence de marque de lubrifiant, je prend la promotion des centres-autos.

Motul 8100 X-CESS 5W-40


Il n'y a pas d'huile spécifique pour l'utilisation de l'E85. Il faut juste respecter les préconisations de normes du constructeur. Au pire, selon son degré de paranoïa, on peut réduire l'intervalle entre les vidanges et choisir la meilleure qualité d'huile.

Je préconise l'indice le plus bas à froid en huile de synthèse pour aider (un peu) au démarrage et une huile 100% synthèse pour que l'huile garde un peu plus longtemps ces qualités. De l'E85 peut passer en plus grande quantité dans l'huile au démarrage puis s"évapore plus vite que le SP moteur chaud.

Je ne change pas pour le moment les bougies Iridium à 60000 km, tous les témoignages sur le Net indiquent que la durée de vie est 3 fois supérieure celle des bougies standards, donc au moins 90000 km ou 120000 km. Je vais creuser la question.

vendredi 6 juillet 2018

Chevrolet Spark : 1 an déjà et 17.749 km

Anniversaire du montage du kit sur le S-TEC II de la Chevrolette

Billet de vacances



The Spark : 1 an avec kit - juillet 2018

J'ai monté in kit Eco-System V3 pour moteur à injection indirecte 4 cylindres il y a un an.

  • RAS, 17 749 km au dernier plein. 23% de conso en plus, toujours sur les mêmes trajets en E70 moyen. 94% d'E85 acheté, il fallait bien finir les réserves de mélange en jerrycans et tester les démarrages à froid lors des périodes de grand froid car le S-TEC II démarre mal même au SP.
  • Record de conso le week-end dernier sur 500 km en 2 jours +14% à 100% d'E85. Nationales / voies 110 et autoroute pour la première fois autoroute à 120 km/h.
  • Démarrage comme au SP à 100% au dessus de 10/13°, sinon c'est un poil hésitant et quand c'est proche de zéro, parfois un deuxième tour de clé. L'humidité joue aussi une grand rôle sur le facilité à démarrer au petit matin.

La micro-citadine fait tous les jours de multiples petits trajets de moins de 5 km pour le boulot, 20% des km en ville et petits trajets avec arrêts de 30 min. C'est pour ça qu'elle consomme pas mal. La hausse de la conso au SP dans ces conditions est la même qu'à l'E85.

Bref, les économies continuent car le kit est amorti depuis quelques semaines. 

Elle a fait vidange 5w40 Motul 8100 X-cess + filtre à huile + filtre à air + vidange de boite récemment et c'est encore mieux Site MOTUL

A ce sujet, il n'existe pas d'huile de vidange spécial E85, pas la peine de demander.

Portière, aile avant, rétro changés suite à la rencontre inopinée avec un poteau. Elle est pimpante pour ces 124.000 km.

mercredi 4 juillet 2018

Juin 2018 : SNPAA rapport mensuel

Rapport mensuel SNPAA


J'avais apprécié la découverte de ce rapport mensuel, maintenant c'est presque de la routine mais il permet d'apprécier les tendances du marché.

Les graphique ne sont vraiment pas adaptés alignés avec les commentaires, il faut tout recalculer.

Ce qui est intéressant ce mois-ci :

  • 1027 stations distribuant de l'E85 en Mai 2018 (973 en 12/2017)
  • Augmentation de l'écart de prix entre E85 et SP95-E10

Ce qui est toujours aussi surprenant :
  • Le nombre important de stations Intermarché
  • Le nombre de stations du groupe total qui était mis à l'index il y a quelques années pour sa frilosité à investir.
  • Le faible nombre de stations des grandes surfaces qui ont les prix les plus bas et distribuent la majorité de l'E85. D'ailleurs, ce sont les seules à faire des opération "prix coûtant" !

Lien Données Superéthanol-E85 juin 2018

Bonnes vacances

Juillet 2018 : nouveau look du site gouvernemental de suivi des prix des carburants

Petit billet rapide en cette période de vacances.


Un peu de fraîcheur en cette saison estivale, relookage du site du gouvernement Français de suivi des prix des carburants Prix des carburants en France . Excellent site de référence, c'est le site le plus à jour, vu que c'est obligatoire de l'alimenter ...

L'ancienne version était déjà très bien, surtout si on se créait un compte pour suivre ces stations préférées. On pouvait déjà programmer un parcours et télécharger les bases de données des relevés.

Ici j'affiche la carte de France des pompes distribuant de l'E85.




L'interactivité et l'ergonomie ont l'air meilleures.

J'ai trouvé quelques bugs en programmant un long trajet et en choisissant mes stations, mais la mise à jour est sympathique.

Bref, à découvrir !