dimanche 30 septembre 2018

Nouvel affichage sur les pompes en Octobre 2018

Haromisation européenne de l'étiquetage sur les pompes


Depuis juin 2018, un étiquetage clair d'une largeur minimum de 4 cm doit être apposé sur les pompes.




Étiquetage 2018

L'ancien étiquetage anxiogène de l'arrêté du 28/12/2006 est remplacé :


Sans préjudice des dispositions de l'article 2, la dénomination superéthanol ou E85 ainsi que le prix de vente au litre doivent figurer sur l'appareil distributeur en caractères indélébiles très apparents, d'au moins 2 centimètres de hauteur.
Lorsque la délivrance est faite en récipients, la dénomination précitée doit figurer sur ces derniers dès leur remplissage.
Il sera par ailleurs porté de manière claire à la connaissance du public sur les appareils de distribution l'indication suivante :
« Attention, le superéthanol ou E85 est susceptible d'occasionner des dommages aux moteurs qui n'ont pas été spécialement adaptés à son usage »,ou toute autre formule équivalente destinée à mettre en garde les utilisateurs contre les dommages éventuels que peut occasionner, sur certains moteurs, l'utilisation de superéthanol ou E85, dès lors que ces moteurs n'ont pas été conçus à l'origine pour être alimentés avec ce type de carburant.

Je n'ai rien vu sur l'affichage les indices d'octane minimum MON 88 et RON 104 alors qu'on peut trouver dans certaines stations MON 85 et RON 95, auparavant l'E85 était considéré comme une essence Sans-Plomb classique.

A partir d'Octobre :


Tous les carburants sont concernés et les stations services doivent mettre à niveau leur affichages.

Je pense que nos amis roulant au gas-oil vont se poser des questions sur la compositions de ce qu'ils mettent depuis des années dans leur réservoir.
L'ACEA a déjà publié un communiqué qui a des relents de ce qui avait été publié lors de la création du SP96-E10.

L'ACEA s'inquiète d'autant plus de la commercialisation du B10 que le sujet des biocarburants est déjà sensible chez les réparateurs et autres mécaniciens. L'ACEA signale ainsi deux effets pervers propres au B10 : dans certaines conditions de froid, ce gazole serait susceptible de figer et d'entraîner "la formation de cire, qui mène au blocage du circuit de carburant entre le réservoir et les injecteurs". D'autre part, et toujours d'après l'ACEA, le B10 favoriserait le phénomène de la dilution de l'huile moteur. 
On va se marrer durant plus de 10 ans sur les réseaux sociaux et les forums avec le B7/B10 comme c'est toujours le cas avec le SP95-E10 ou l'E85.

Décodage de sigles


  • E5 : SP98 ou SP95, 5% maxi d'éthanol ;
  • E10 : SP95-E10, entre 5 et 10% d'étahnol ;
  • E85 : Superéthanol ; entre 65% et 85% d'éthanol ;
  • B7 : gas-oil contenant jusque 7% de biocarburant ;
  • B10 : gas-oil contenant entre 7 et 10% de biocarburant ;
  • XTL ; gas-oil élaboré à base de gaz (GTL) ou de charbon (CTL) ;
  • H2 : Hydrogène
  • CNG : GNC Gaz Naturel Comprimé
  • LPG : GPL Gaz de Pétrole Liquéfié, composé de butane et propane (entre 40% et 60% par gaz)
  • LNG : GNL gaz naturel liquéfié



Affichage carburant de type Essence

Affichage carburants de type Gas-oil

Affichages carburant de type Gazeux


samedi 29 septembre 2018

E85 en France, décryptage du décret de Juin 2018

Lecture de la norme EN 15293:2018 et de son application en France


La norme 15293:2018 est la version finale et remplace la norme 2011, appliquée en France début 2012. Elle s'intitule exactement :
Carburants pour automobiles - Carburant pour automobiles Éthanol (E85) - Exigences et méthodes d'essai.

Voulez-vous en savoir plus ?
2018 : évolution de la composition de l'E85
L'application en France de cette norme de mai 2018 (difficile à trouver) s'est faite en juin 2018 par modification des articles de l'arrêté de décembre 2006, déjà plusieurs fois modifiés pour suivre les évolutions .

L'article premier de l(arrêté d'origine en 2007 disait :
Superéthanol : carburant composé d’un minimum de 65 % d’éthanol d’origine agricole et d’un minimum de 15 % de supercarburant sans plomb.
et cet article est devenu depuis début 2012, en accord avec la norme temporaire CEN/TS 15293:2011, confirmé par la norme finale de 2018 :
Le superéthanol ne peut être détenu en vue de la vente ou vendu que s’il est conforme aux exigences minimales définies à l’article 2 ci-après ou de toute autre norme ou spécification en vigueur dans un Etat membre de l’Union européenne, de tout autre Etat membre de l’Espace économique européen ou de la Turquie garantissant un niveau de qualité équivalent pour les mêmes conditions climatiques.

En France, globalement, cette 15293:2018 norme est appliquée sauf qu'il existe parfois des limites nationales historiques différentes.

Pourcentage d'éthanol :


Contrairement à ce que l'on pense en général, il n'y a plus de pourcentage minimum d'essence dans la composition de l'E85 depuis 2012. L'E85 peut contenir :
  • En Europe : entre 50 et 85% d'éthanol + mono alcools . Les classes de mélanges saisonniers sont choisies par les Etats.
  • En France : entre 65% et 85%  par dérogation pour ne pas changer notre saisonnalité datant de 2006.
  • Dans l'annexe III du décret français, Éthanol est devenu depuis 2007 Éthanol + mono alcools saturés.
  • Pour la France, la pression de vapeur (qui aide au démarrage) est ajoutée par saison, comme pour le Sans-Plomb (Norme EN 228) depuis fin 2007 à des pressions un peu différentes de la norme européenne.


EN 15293:2018 classes de carburant Europe / France


France : Annexe III de 2006


France : arrêté de décembre 2007


Changements significatifs par rapport à  la norme temporaire de 2011 :


Essence et éthanol utilisés pour la composition de l'E85  :


  • Obligation d'utiliser de l'essence de base, Blending Oxygenate Base-stock (BOB), conforme à la norme EN 228 du SP98/SP95/SP95-E10 afin d'éviter l'utilisation d'une essence bas de gamme.
  • Le maximum d'éthers tels que l'ETBE (11%) n'existe plus car l'obligation d'utiliser de l'essence conforme à la norme EN 228 l'a rendu inutile.
  • L'éthanol utilisé doit être conforme à la norme mise à jour EN 15376.
  • Sur la base de l'utilisation d'un mélange d'essence conforme à l'EN 228 et d'éthanol conforme à l'EN 15376, les spécifications  de teneur en gomme, solvants et cuivre, ont été retirées.
  • Sulfate : baisse du maximum de 4,0 mg/kg à 2,6 mg/kg. Le sulfate est à l'origine de la formation des dépôts sur les injecteurs et les soupapes. La nouvelle norme de l'E85 permet de régler le problème. La contamination de l'éthanol par des ions métalliques tels que le cuivre, le fer et le sodium et des anions inorganiques tels que le chlorure et le sulfate peut affecter les performances du moteur car les sels et sédiments qui se forment  peuvent bloquer les buses d'injecteurs et les filtres induire de la corrosion  sur les composants du véhicule en contact avec le carburant.
    Une des principales questions en suspens qui doit être expliquée dans cette révision - et qui a suscité des discussions lors de la révision du CEN / TS 15293:2011 - est que la limite de sulfate actuelle est considérée par certains comme trop élevée pour empêcher la formation de dépôts sur les injecteurs. les véhicules doivent subir un programme d'utilisation variable du type de carburant pour gérer le problème. Le fait que les constructeurs automobiles aient unanimement souligné qu’ils ne voyaient pas de problèmes sur le marché réel était l’un des facteurs rassurant pour finaliser ce document en tant que norme européenne.
  • Densité : la densité minimum est passée de 760 kg/m3 à 755 kg/m3
  • Apparence du carburant : critère ajouté "clair et sans couleur"
  • Indice d'octane : Minimum RON 104 et MON 88 ; nouvelle norme plus conforme à la réalité. En 2007, en France, l'E85 était assimilé à du SP95 MON (85) et RON (95).
  • Teneur en eau : 0,4% pour la norme européenne, 0,3% pour le France, inchangée par rapport à l'ancien décret. 
  • Teneur en mono-alcools supérieurs (C3-C5) : toujours à 6,0% pour l'Europe (norme 2011), exception Française : 1,6% 

Principales teneurs en composants de l'E85 France et Europe 2018


Norme EN 228 applicable au SP



Limites des principaux composants essence sans-plomb norme EN 228


Saisons et classes de carburant de l'essence sans-plomb



A suivre ...

jeudi 27 septembre 2018

Test : E85 Carrefour Purpan 2018-09-08

L'E85 qui était à 50 c€ à Carrefour Purpan est repassé à 0,629 €, je n'en ai pas pris et j'ai refuelé à Leclerc Blagnac, toujours à 50 c€.


Voulez-vous en savoir plus ?
E85 : Tests de séparation Alcool moteur - SP


Le Tce 90 semble s’accommoder de leur mixture à base de 10% de SP et d'autres trucs sans sur-consommation particulièrement importante, ni problème de démarrage, pas du tout comme la Chevrolette qui a du mal à démarrer avec ce genre de mixture et consomme un maximum (+30% vs SP)

Comme j'étais devant la pompe au Carrefour, j'en ai mis un peu dans mon petit jerrycan de poche pour savoir si cette GMS vendait un carburant de qualité inférieure  à 50 c€/l .

Verdict pour Purpan : Un E80 bien marqué. Admirez la belle couleur laiteuse de l'éthanol et le jaune printanier du SP. Pas d'autres produits que le SP a priori.

Quelques minutes pour faire la démixtion de 20 ml d'E85 dans plus de 10 ml d'eau saturée en sel.


20 ml d''E85 mélangés à plus de 10 ml d'eau saturée en sel 


4 ml de SP surnagent : 4 de SP dans 20 ml d'E85 = E80




Je pense que c'est le sel qui change la couleur et la densité de l'eau (1,2 vs 1,0) mais au moment du remplissage, l'eau est claire.
Le changement de densité doit améliorer la séparation.

Je me suis fait la réflexion : acheter du E85 pas cher fortement chargé en alcool moteur et autres produits ou de l'E85 de pétrolier un peu plus cher ...

Ça dépend des moteurs ...

  • Sur le Tce, pas de changement. Sur le S-Tec II, on sent la différence au démarrage à froid et en conso.
  • Je fait un test de conso sur le S-TEC II et pour le moment, j'en suis à une baisse significative en prenant le carburant chez Total à peine plus cher de 0,002 €.
  • Donc pour la Dacia qui picolerait même de la vodka comme mon ancien K7M, je vais au moins cher du quartier à 50 c€, soit 13 c€ de moins -20% mais on peut consommer 5 à 10% de plus selon les moteurs. C'est toujours plus rentable et ça permet de régler la richesse maxi des kits.

mercredi 26 septembre 2018

1902 : Interviews au Concours de l'Alcool

INTERVIEWS



Un reportage exceptionnel lors du salon de 1902 plein de constations de bon sens tirées de l'expérience :

  • Les textes ont un parfum de nostalgie par ses formulations. On écrivait correctement et respectueusement ;
  • Les avis recueillis représentent l'ensemble de la profession automobile de l'époque ;
  • L'alcool moteur utilisé contenait entre 5 et 10% d'eau (par analogie, comme au Brésil 4 à 5% d'eau) ;
  • Le dénaturant encrassait les moteurs ;
  • Le benzol est aujourd'hui banni de nos carburants et est remplacé par du SP norme EN 228, même comme carburant de base de l'E85.



Place aux interviews,





La question de l'alcool est des plus importantes et des plus discutées. Le Concours de l'Alcool de 1902 a permis toutefois de se faire une opinion à son sujet.

Où en est cette question à l'heure actuelle ?

Voilà ce que vont nous dire en quelques mots les personnalités du moteur et de l'automobile à alcool dans les interviews qui suivent, et que nous avons classés par ordre alphabétique des signatures :


* * *


Boulogne-sur-Seine, le 2 juin 1902.

L'emploi de l'alcool pour l'alimentation des moteurs a la plus grande importance. Au point de vue mécanique, l'alcool présente, en effet, certains avantages sur l'essence, avantages qui, à eux seuls, pourraient en faire recommander l'emploi.

L'explosion moins brutale, la température de combustion inférieure, permettent, en effet, l'usage de compressions plus fortes, diminuent l'importance du refroidissement et les chocs, partant l'usure des pièces. Ces propriétés communes à l'alcool pur et à l'alcool carburé se conçoivent très bien. En effet, la propagation de la flamme dans un mélange à base d'alcool est plus lente que dans le cas de l'essence, en raison à la fois de la température dégagée moins élevée et de la production plus grande de vapeur d'eau, d'où une explosion moins puissante et de plus longue durée.

Mais, d'autre part, la détente, grâce surtout â la vapeur d'eau, s'en trouvera plus soutenue et c'est ce qui explique bien des phénomènes qui semblent en contradiction avec les théories généralement admises.

Les moteurs Gobron et Brillié, grâce à. leur distributeur mécanique, remplaçant le carburateur, permettent d'employer indifféremment l'alcool comme l'essence et par conséquent de bénéficier, sans aucune transformation de ses organes, des avantages que donne l'emploi de l'alcool.


BOUGLÉ,
Ingénieur.
Société des Automobiles Gobron-Brilliè.


* * *


 Paris, le 31 mai 1902.

Madame Lockert,

Vous me demandez de vouloir bien exprimer mon opinion au sujet de l'alcool moteur, opinion motivée au point de vue technique.

Les avantages de l'alcool ont été analysés d'une façon fort remarquable dans la note que notre ami Chauveau a bien voulu nous consacrer dans votre intéressante publication (Le Chauffeur, n° 101, 11 mars 1900).

Toutes les expériences que nous avons en l'occasion de faire depuis sur notre moteur, n'ont fait que confirmer les observations faites à cette époque, à savoir que :

A consommation égale, l'alcool carburé donne une puissance au moins égale à celle que donne l'essence, avec un marche plus douce et moins d'odeur.

Quant à l'inconvénient que certains lui attribuent d'encrasser ou de. corroder les soupapes, nous ne l'avons jamais constaté.

Dans Paris-Berlin, nous avons effectué le trajet entier à l'alcool carburé (électrine Leprêtre) sans avoir même visité les soupapes en cours de route; elles étaient intactes à l'arrivée.

Il en a été de même pour la voiture de la Société Nancéenne que nous avons eu l'avantage de piloter dans le Circuit du Nord (consommation).

Quant aux véhicules industriels présentés par cette Société, ils ont subi l'épreuve Beauvais-Paris après avoir effectué par la route le trajet Nancy-Beauvais (370 kilomètres), sans aucun nettoyage ni rodage des soupapes. Dans ces différentes épreuves, il était fait usage d'alcool carburé Leprêtre à 50%

Je cite là que des observations personnelles, convaincu que d'autres ont constaté des résultats analogues.

Veuillez agréer, etc.


E. BRILLIÉ,
Ingénieur E. C. P.


* * *


Nous trouvons que l'alcool carburé est parfait pour tous les moteurs, à condition toutefois d'avoir un carburateur permettant l'emploi rationnel de l'alcool carburé aussi bien, du reste, que de l'alcool pur.

Aux dernières expériences faites des moteurs utilisant bien l'alcool, il n'a pas été constaté de détériorations aux organes en contact direct avec les gaz, avant ou après la carburation; mais naturellement, comme pour toutes les choses nouvelles, il faut apprendre à s'en servir. Quelques-uns ont échoué; beaucoup d'autres, au contraire, ont réussi. Encore un peu de travail, et on arrivera à pouvoir employer l'alcool, comme-on emploie maintenant tous les pétroles. Que ceux qui sont susceptibles de nous fournir de l'alcool étudient le moyen de nous le donner à meilleur marché; que le gouvernement fasse le nécessaire pour diminuer les frais de dénaturation et tout ira bien.


BROUHOT,
Ingénieur E.C. P. de la Maison Brouhot et Cie.


* * *


Quel est donc votre secret, demandions-nous à MM. Chenard et Walcker,. pour obtenir des résultats si surprenants ?

— Notre secret ? Mais il consiste uniquement dans la bonne construction de notre machine dans toutes ses parties, et dans son extrême simplicité.

— Et que pensez-vous de l'alcool?

— L'alcool est appelé à remplacer l'essence, l'explosion en est moins brutale, et donné au moins autant de force que celle de l'essence; nous en sommes très contents, et nous n'avons qu'à féliciter M. Leprêtre, qui nous a gagnés à sa cause.

— N'avez-vous pas remarqué un encrassement de vos bougies et des soupapes ?

— Aucunement : après le concours nous avons tout vérifié; il n'y avait aucune trace d'encrassement, et nous n'avons rien touché en route.


CHENARD ET WALCKER.


* * *


Nous pensons que les meilleurs propagateurs de l'alcool seraient les fabricants d'automobiles. Mais il faudrait les forcer à s'occuper de la question. Et pour cela il y aurait, nous croyons, un moyen. N'a-t on pas interdit aux industriels de Paris d'employer des charbons dégageant de la fumée ? Or, ce genre de charbons est pourtant celui provenant des charbonnages français de Maries, Liévins, Bruny, etc., et on force nos industriels à employer des charbons belges sans fumée.

Il nous semble que l'on pourrait, à l'inverse, interdire d'employer à Paris, dans les automobiles, le pétrole, produit étranger qui fume et sent mauvais, pour les forcer à employer l'alcool, produit français qui ne fume pas et ne laisse pas le sillage d'odeur, caractéristique si reproché aux automobiles.


Bernard DESOUCHES,
De L’entrepôt d'Ivry.



* * *


Mon opinion sur l'alcool ? La voilà.;

J'estime que l'alcool est le meilleur accumulateur de la chaleur solaire ! Nicolas Flamel avait, dit-on, enfermé dans une bouteille un rayon de soleil ; nous avons l'air mieux depuis ; qui pourra jamais compter les rayons de soleil: reçus par les betteraves qui ont produit l'alcool brûlé par une lampe dans-une seule soirée ?

L'industrie des emplois de l'alcool marche à pas de géant ; hommage en soit rendu à M. Jean Dupuy, à M. Vassillière, à M. Dabat, un jeune, à toute cette pléiade d'hommes dévoués qui n'ont marchandé ni leur temps ni leur travail.

Et vive trois fois celui qui supprimera le méthylène, produit dangereux, qui ronge les métaux.

Une constatation :

Associé au benzol, l'alcool dépasse tous les autres combustibles : exemple Brouhot, qui détient le record du rendement en transformant en kilogrammètres 34.6% des calories contenues dans l'alcoho-stellane, et encore les becs Lecomte de A. Decamps et Cie, produisant toujours avec l'acoho-stellane la carcel-heure pour 70 calories, soit seulement deux fois plus que l'ampoule électrique, et, comme chacun le sait, l'ampoule électrique est ce qui chauffe le moins après le ver luisant.

L'alcool et le benzol permettent d'imiter tous les combustibles et même de produire des combustibles ayant des qualités que les combustibles naturels n'ont pas.

L'alcool carburé est la source des énergies futures.


A. LECOMTE.
Ingénieur de la Maison A. Decamps et Cie.


* * *


Mon impression sur l'exposition est qu'elle nous a démontré que, encore une fois, la province était plus initiée à la marche du progrès que Paris ; en effet, le visiteur parisien que nous avons eu en est encore, après toutes les démonstrations que nous avons faites et qu'il n'a. pas suivi, à se demander si l'alcool n'est pas dangereux, quand par contre le visiteur de province, qui a suivi dans son journal agricole la marche de ce progrès est venu nous demander : « Quelle est la dernière création ? » et notre surprise a été grande quand, lui montrant des appareils de création relativement récente, il nous a répondu : « Oui ! c'est tel système, je le connais ». Cela tient, je le répète, à ce que l'agriculteur goûte de préférence la lecture des articles scientifiques de son journal que la relation des crimes sensationnels ou les faits divers sur les chiens écrasés si chère au Parisien.


L. LEMMENS,
de l'Entrepôt d'Ivry.


* * *


L'alcool, " le pétrole français", ainsi qu'il est convenu aujourd'hui de l'appeler, est assurément appelée un grand avenir; mais la généralisation de son emploi ne se produira pas, je crois, au moins en ce qui concerne l'automobilisme, aussi rapidement que certains le pensent. Il y a à cela plusieurs raisons : d'abord jusqu'à présent, aucun constructeur d'automobiles n'a étudié ni construit de moteurs absolument spéciaux utilisant convenablement l'alcool pur. Tous ou presque emploient l'alcool carburé, produit de transition entre l'essence et l'alcool, produit plutôt mauvais à cause de son manque d'homogénéité.

Ensuite, l'alcool est encore beaucoup trop cher, si l'on considère que pour développer une même puissance un moteur consomme beaucoup plus d'alcool que d'essence. Enfin le dénaturant actuel donne des résidus acides qui corrodent et encrassent rapidement les soupapes, segments et bougies d'allumage.

Lorsque nous aurons l'alcool pur à 90 ou à 95° à 0 fr. 20 le litre, lorsque l'alcool sera véritablement meilleur marché que l'essence, nous verrons alors les constructeurs étudier les moteurs en vue de la bonne utilisation de cet agent dynamique et nous aurons de bons résultats; jusque-là toutes les tentatives faites ne donneront que des résultats incomplets.


Th. MAROT.
Ingénieur de la Maison Decauville.




* * *


Paris, 5 juin 1902.

Chère Madame,

Vous me demandez quels sont les avantages que présente l'emploi de l'alcool dans les moteurs. Votre question posée à brûle-pourpoint, et le temps me faisant défaut pour m'étendre sur cette si intéressante question, vous voudrez bien me permettre de vous donner grosso modo ce qu'une expérience de plusieurs années m'a appris.

L'emploi de l'alcool pur ou carburé présente de grands avantages à tous points de vue.

L'alcool pur dans les moteurs dont les culasses sont appropriées et la course longue, présente l'avantage de donner une force supérieure, le fonctionnement en est plus doux, ce qui provient d'une part de l'ignition relativement lente des ondes gazeuses, d'autre part, de la caléfaction de l'eau contenue dans tout alcool et produisant une détente très appréciable.

L'alcool carburé, d'un emploi plus généralement facile en ce sens qu'il fonctionné dans tous les moteurs, donne avec des carburateurs bien compris, un peu plus de force qu'avec l'essence, surtout si le liquide est bien homogène (ce qui, malheureusement, n'est pas toujours le cas). Je sais des liquides dont.le rendement est des plus inégaux, et leur action maximum très intermittente, alors que d'autres ont un rendement toujours égal et qui permettent de gravir les côtes en 3e et 4e vitesses, là où avec les autres il faut se batailler en seconde.

Je dois ajouter qu'avec le liquide bien préparé les encrassements et les oxydations n'existent nullement, surtout si l'on a à sa disposition un carburateur bien compris.

Enfin ! l'alcool est avant tout un produit national, d'un emploi facile et économique, que tout citoyen soucieux des intérêts de son pays, doit employer de préférence aux produits américains et cosaques si nauséabonds.

Agréez, chère Madame, l'expression de mes sentiments respectueux.


L. MARTHA.



* * *


Depuis dix-huit mois que nous employons exclusivement l'alcool, nous lui trouvons toutes les qualités, plus de souplesse, plus de puissance, moins d'odeur et nous n'avons jamais constaté les défauts d'oxydation, d'encrassement que ses détracteurs lui reprochent. Nous sommes donc à la Société Nancéenne partisans convaincus de l'emploi de l'alcool qui est déjà plus économique que l'essence et nous exprimons le vœu que tout le possible soit fait pour en faciliter l'emploi par la simplification des formalités de régie.et d'octroi qui subsistent encore et par la création de dépôts qui permettent aux touristes de se ravitailler.


Vte DE PONTON D'AMÉCOURT.
Administrateur-Délégué,
Société Nancéenne d'Automobiles.



* * *


Chère Madame,

Vous me demandez mon impression au sujet du Concours de l'Alcool, si bien organisé par M. Jean Dupuy, ministre de l'Agriculture.

Je m'empresse de vous répondre que ce concours a abouti, chose rare, à des conclusions pratiques.

I. — En l'état actuel de la question, on peut considérer comme étant absolument au point le moteur ou générateur d'énergie.

Les constructeurs n'ont évidemment pas dit leur dernier mot comme mécaniciens, mais ils ne feront pas mieux qu'ils n'ont fait comme emploi du produit lui-même.

II. — Le produit, dit alcool dénaturé et carburé, n'est pas du tout au point; tantôt il est bon, tantôt il est mauvais.

Il faut d'abord retirer à l'alcool les 5 à 6% d'eau qu'on lui ajoute de par la décision qui fixe son titre à 90° ; il faut le dénaturer autrement car le méthylène sent affreusement mauvais ; il faut enfin un carburant plus stable, plus homogène que les benzols « famille beaucoup trop nombreuse pour être unie ».

CONCLUSION DES CONCLUSIONS : la parole est aux chimistes, elle n'est plus aux mécaniciens.


Max RICHARD.


* * *


Paris, le 3 juin 1902.

Chère Madame,

En réponse à votre question, je m'empresse de vous déclarer que je me félicite d'avoir été poussé, par l'organisation du Circuit du Nord, à étudier l'emploi de l'alcool pour mes voitures. J'y ai trouvé les avantages suivants :


  • Temps d'allumage et de mise en route réduits de moitié ;
  • Suppression des à-coups de fumée produits par l'emploi du pétrole lors d'une manœuvre maladroite de la manette d'alimentation ;
  • Régularité de production de chaleur ;
  • Suppression du nettoyage des brûleurs ;
  • et enfin mise en veilleuse très économique.

Reste la question de prix de revient kilométrique.

Je puis aujourd'hui affirmer qu'avec un peu de pratique, l'alcool ne coûte pas plus cher que le pétrole. Je ne fais pas entrer en ligne de compte les nombreuses sources d'économie d'entretien des appareils, qui résultent de l'emploi de l'alcool.

Voilà, très sincèrement, quel est mon avis.

Veuillez agréer, chère Madame, mes bien respectueuses salutations.


LÉON SERPOLLET.



* * *


Lorsque les premiers cris d'utilisation de l’alcool, comme fluide moteur dans les automobiles, surgirent, chacun des constructeurs actuels s'y intéressa plus ou moins. Loin de voir par là du parti pris chez les uns ou les autres, une condamnation aveugle d'un côté ou un engouement de pur hasard ou de réclame de l'autre, il ne faut y trouver que l'application immédiate moins ou plus heureuse de leurs cylindres à la détente de l'alcool. Mais tous, en somme, chercheront, soyons-en persuadés, à seconder les bonnes dispositions du ministère pour la mise au point d'appareils qui seront, ceux-là, véritablement des moteurs et carburateurs à alcool.

Il faudra travailler la détente, travailler le réchauffage, mettre, en somme, au point, pour un produit national, des organes que si bien l'on a mis à la portée plus brutale du pétrole raffiné venant de l'étranger.

Il faudra ainsi, plus que jamais, éviter les condensations et mieux, par suite, étudier la marche des gaz que, dans les conduites des 1/4 aux 70 chevaux l'on torture bien souvent.

Et l'on n'entendra plus les chauffeurs se plaindre de l'encrassement de l'alcool, de l'alcool qui rouille les sièges des soupapes, de l'alcool qui a tant de peine à se mettre en route; ah ! la manivelle ! non, l'on n'entendra plus tout cela et l'alcool dénaturé, pur, espérons-le, véritablement, aura pris place à son foyer français.


Raymond STERN,
Ingénieur E. C. P. de la Société des Moteurs Bardon.



* * *


Si nous pouvons arriver à carburer l'alcool aussi bien que nous carburons l'essence, nous aurons résolu le problème de l'emploi de l'alcool moteur. Nos engins marcheront alors indifféremment avec l'un ou l'autre des combustibles et si le gouvernement dégrève les alcools, nous ne marcherons plus qu'avec eux.

Donc : tout est dans le carburateur.


Baron Frédéric DE TURCKHEIM,
de la Société de Diétrich. et Cie.



* * *


Paris, 30 mai 1902.

Chère Madame,

L'alcool pur ou carburé s'adapte merveilleusement à tous les moteurs à gaz.

Si cela n'était pas assez prouvé, l'expérience qui vient d'être faite dans le Concours du Ministère pourrait convaincre les plus sceptiques.

Si quelques voilures n'ont pu s'accommoder du mauvais temps, l'alcool, lui, en est sorti victorieux.

La seule chose qui lui manque c'est la pratique, il lui faut la patine du temps. Quand nous trouverons l'alcool chez tous les commerçants, comme nous y trouvons l'essence, tout le monde l'emploiera,

Malheureusement, il faut pour cela la vulgarisation du produit par son application à une multitude d'emplois : chauffage, éclairage, etc. ; et, cette partie du programme semble pour le moment être trop laissée de côté, chaque application demande son carburant spécial, de sorte qu'aucune d'elles ne se vulgarisera.

Si nous n'envisageons que le présent, nous ne pouvons que nous féliciter. Notre industrie, malgré sa puissance vitale, a besoin d'adeptes, il lui faut aussi l'appui de nos gouvernants. L'encouragement à l'agriculture par l'alcool nous amène les deux à la fois.

Bien à vous.

A. VARLET.
Ingénieur de la Société îles Automobiles Delahaye.




J'espère que cette tranche de vie de 1902 vous a plu.


mardi 25 septembre 2018

Risque : Garantie constructeur annulée pour les kits

Evidemment, on s'en doutait un peu. Tellement évidement pour la partie moteur.


Le communiqué de l'ACEA (Association des Constructeurs Européens d'Automobiles), date de juin 2017. en pleine période de lobbying pour élaborer le décret d'homologation des kits.


Membres ACEA



La position officielle de l'ACEA : BMW Group, DAF Trucks, Daimler, Fiat Chrysler Automobiles, Ford of Europe, Hyundai Motor Europe, Iveco, Jaguar Land Rover, Opel Group, PSA Group, Renault Group, Toyota Motor Europe, Volkswagen Group, Volvo Cars, et Volvo Group.


La garantie constructeur délivrée pour le véhicule tel que construit (et selon d’autres critères, un fabricant peut demander la validation de toute demande de garantie) ne sera probablement pas conservé dans le cas des véhicules convertis pour fonctionner à l'E85 par un fournisseur de pièces détachées d'un appareil E85 simple (un kit quoi).

Voilà, c'est écrit et c'est officiellement un "position paper" de 90% du marché des véhicules en Europe.

lundi 24 septembre 2018

E47 involontaire avec le Tce 90

Impossible de trouver de l'E85 sans faire de longs détours en kilomètres et en temps (bouchons et cuves vides)

J'ai donc remis 10 litres de SP95-E10 pour faire 200 km d'autoroute dans un réservoir contenant encore 11 litres d'E85 très chargé en alcool (Leclerc).

Le LTFT était à 25% à cause de la qualité médiocre de l'E90 Leclerc (10% de SP seulement) J'ai branché l'EML327 à la sortie de la station pour analyser le comportement du kit et de l'ECU.

Le LTFT à mis une trentaine de km avant de commencer à diminuer. Le STFT a géré les temps d'injection. Admiez le splendide -63,3% de STFT obtenu durant les premiers kilomètres.
 Le LTFT s'est stabilisé (a arrêté de descendre) au bout de 85 km
Au bout de 195 km, stabilisé depuis une centaine de kilomètres, le LTFT hésitait régulièrement entre -16,4% (STFT positif), -15,6% (STFT négatif) pour terminer à 14,1% suite à quelques kilomètres à 11à km/h, et 90 km:h sur périphérique avant le plein suivant.
Le LTFT a donc diminué de 41 % en passait de "E90" à E47. Les temps d'injections supplémentaires du kit n'ont pas été modifié.Ce n'est pas grave, j'ai de la marge, LTFT +/- 89% et STFT +/- 75%.



Passage de l'E90 Leclerc vers E47 Total


La sur-consommation de 12% au lieu de 23%, moteur plus coupleux à moyen régime, incapable de dire si il est plus puissant, les sensations sont trompeuses parfois mais le moteur semblait mieux marcher qu'au Superéthanol de Leclerc.

195 kilomètres plus loin, à l'arrivée, 51 litres d'E80 dans le réservoir, la réserve s'est allumée à moins d'1 km de la pompe. Passage direct en E77, RAS pour le moment mais je n'ai fait que 10 km de ville bouchonnée.