samedi 23 juin 2018

2007 : étude ADEME et Guadeloupe

Etude de faisabilité relative à l'utilisation d(éthanol comme carburant en Guadeloupe


Extrait d'un article de 2007 publié par l'ADEME et la Région Guadeloupe sur les bénéfices induits par l'incorporation d'éthanol issu de la production de canne à sucre localement par rapport au SP95.



Les conditions climatiques de la Guadeloupe permettraient de produire une éthanol correspondant à une moyenne de coûts de production français et Brésiliens.


Le tableau synthétique qui résume bien la tendance 



Positionnement par rapport à l'essence avec une règle d’allocation économique
E10
E85
Consommation de ressources non
renouvelables
=
J
Consommation d'eau de process
L
L
Consommation d'énergie non renouvelable
=
J
Impact sur le réchauffement climatique
=
J
Impact sur l'acidification de l'air
=
L
Impact sur l'oxydation photochimique
=
L
Impact sur la déplétion de la couche d'ozone
=
J
Impact sur l'eutrophisation des eaux
=
L
Impact sur la toxicité humaine
=
J
Impact sur l'écotoxicité aquatique
=
L
Impact sur l'écotoxicité sédimentaire
=
=
Impact sur la toxicité terrestre
L
L



Conclusions de l'ADEME


  • L’utilisation d’E10 comme carburant n’apparaît pas comme une solution ayant des préjudices ou des bénéfices environnementaux différents de l’utilisation d’essence. Seul la consommation d’eau et les impacts sur la toxicité terrestre ressortent comme préjudiciables pour ce scénario.
  • L’utilisation d’E85 présente des bénéfices en termes d’épuisement des ressources non renouvelables, d’énergie primaire, de réchauffement climatique et d’épuisement de la couche d’ozone.
  • L’utilisation d’E85 ressort défavorable pour la consommation d’eau, la pollution de l’eau, l’acidification de l’air, l’oxydation photochimique et les risques toxiques potentiels pour l’environnement.
  • Pour l’essence, les impacts environnementaux de plus grande ampleur sont la consommation de ressources non renouvelables, l’impact sur le réchauffement climatique et la consommation d’énergie non renouvelable.
  • Pour l’E10, les impacts environnementaux de plus grande ampleur sont la consommation d’eau, la consommation de ressources non renouvelables et l’impact sur le réchauffement climatique.
  • Pour l’E85 les impacts environnementaux de plus grande ampleur sont la consommation d’eau et les impacts sur l’écotoxicité terrestre et aquatique.
  • L’utilisation d’E85 apparaît comme donc une solution intéressante pour palier aux enjeux environnementaux de plus grande ampleur liés à l’utilisation d’essence (consommation de ressources non renouvelables, impact sur l’effet de serre et consommation d’énergie non renouvelable). L’utilisation d’E10 n’apporte pas de préjudice environnemental par rapport à l’utilisation d’essence pour ces enjeux.
  • Les bénéfices environnementaux de l’E10 et de l’E85 par rapport aux enjeux de plus grande ampleur de l’essence se traduisent un transfert de pollution, notamment pour les impacts liés à la consommation d’eau et à l’écotoxicité terrestre et aquatique. Toutefois, on peut raisonnablement supposer que ces impacts pourraient être maîtrisés par la modification des pratiques culturales de la canne à sucre, en limitant l’utilisation d’engrais de synthèse et d’énergie fossile (par exemple en utilisant l’éthanol comme carburant dans les engins agricoles).
  • Finalement, l’E85 apparaît comme une solution permettant de répondre à court terme aux enjeux environnementaux significatifs liés à l’utilisation d’essence : changement climatique et consommation d’énergie non renouvelable.


A l’avenir, afin d’affiner ces résultats, des travaux complémentaires pourraient être menés afin de disposer de données représentatives des procédés industriels utilisés dans l’archipel Guadeloupéen. Tout particulièrement pour le raffinage du pétrole, car les données utilisées dans cette étude sont représentatives des industries européennes et ne reflètent pas le bilan environnemental des raffineries de l’archipel Guadeloupéen.

En comparaison avec l’éthanol de betterave ou l’éthanol de canne à sucre Brésilien, l’éthanol Guadeloupéen ressort comme ayant un bénéfice environnemental moins significatif pour la consommation d’énergie non renouvelable et le changement climatique (seuls indicateurs disponibles dans la bibliographie). Les contextes de production de ces 3 éthanols sont différents, notamment pour les rendements à l’hectare, ce qui explique ces différences. La filière éthanol Guadeloupéen apparaît néanmoins comme une voie intéressante de valorisation de certains résidus issus de la fabrication du sucre.

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